Rapport Planète Vivante – Agissons dès aujourd’hui pour stopper l’effondrement des populations animales sauvages

Le nouveau Rapport Planète Vivante du WWF lance un cri d’alarme – nos demandes épuisent la planète et contribuent à la chute drastique – 52 pour cent – des populations animales observée au cours des 40 dernières années. Tel est le prix de notre mode de vie.

 Les espèces terrestres ont diminué de 39 pour cent entre 1970 et 2010, une tendance qui ne montre aucun signe de ralentissement. La perte d'habitat pour faire place à l'utilisation des terres par l'homme - notamment pour l'agriculture, le développement urbain et la production d'énergie - continue d'être une menace majeure, aggravée par la chasse. © naturepl.com / Anup Shah / WWF-Canon

Les espèces terrestres ont diminué de 39 pour cent entre 1970 et 2010, une tendance qui ne montre aucun signe de ralentissement. La perte d’habitat pour faire place à l’utilisation des terres par l’homme – notamment pour l’agriculture, le développement urbain et la production d’énergie – continue d’être une menace majeure, aggravée par la chasse.
© naturepl.com / Anup Shah / WWF-Canon

Nous sommes extrêmement chanceux, au Canada, de vivre dans un pays au patrimoine naturel si riche, mais cette abondance nous en sommes venus à la tenir pour acquise. Nous ne cessons de demander davantage à la planète et à ses ressources. Le Canada est le 11e pays au monde au chapitre de l’empreinte écologique. Autrement dit, si chaque personne sur la Terre vivait comme le Canadien moyen, ce sont 3,7 planètes qu’il faudrait à l’humanité pour combler ses besoins – c’est intenable.
Les conclusions que présente le rapport sont claires : notre mode de vie épuise la Terre et nous devons impérativement agir avant de léguer une planète dévastée à nos enfants. Personne ne veut cela, et nous avons le pouvoir de changer les choses.

 Les espèces marines ont diminué de 39 pour cent entre 1970 et 2010, la période de 1970 jusqu'au milieu des années 1980 a connu la plus forte baisse, après quoi il y avait une certaine stabilité, avant une nouvelle période de déclin récent. © naturepl.com / Chris Fallows / WWF-Canon

Les espèces marines ont diminué de 39 pour cent entre 1970 et 2010, la période de 1970 jusqu’au milieu des années 1980 a connu la plus forte baisse, après quoi il y avait une certaine stabilité, avant une nouvelle période de déclin récent.
© naturepl.com / Chris Fallows / WWF-Canon

Plutôt que de soutenir la dévastation des forêts d’Indonésie et la destruction de l’habitat essentiel de l’orang-outang pour faire de la place aux plantations d’huile de palme, cessons d’acheter des aliments et autres produits contenant de l’huile de palme. Plutôt que de continuer de dépendre des énergies fossiles, investissons davantage dans les énergies renouvelables, à l’exemple de l’Allemagne. Plutôt que de consommer des quantités phénoménales d’eau pour faire pousser nos aliments, améliorons nos pratiques agricoles. Toutes ces mesures sont à notre portée, il ne tient qu’à nous de faire les bons choix.
D’ailleurs, nous en faisons déjà de bons choix ici au Canada, pour protéger l’environnement et les espèces qui l’habitent. Pensons à la mobilisation qui a mené au moratoire – temporaire, il est vrai – décrété par une injonction de la Cour supérieure du Québec sur les activités de forage menées à Cacouna en vue de la construction d’un port pétrolier au cœur d’une pouponnière de bélugas dans le Saint-Laurent. Résultat, l’ensemble du projet devra être réévalué sur la base de plus amples données scientifiques. Plutôt que de mettre davantage à risque une espèce importante vivant dans un écosystème qui est déjà sous pression, et tout cela pour un projet pétrolier et gazier, protégeons les bélugas et leur habitat et explorons d’autres options énergétiques.
Nous savons que nous sommes capables de prendre ces enjeux à bras-le-corps, car nous l’avons déjà fait. Rappelons-nous le dossier des pluies acides il y a 30 ans – tout le monde était très inquiet et citoyens, gouvernements, entreprises et groupes environnementaux ont tous mis l’épaule à la roue pour régler le problème, et nous avons réussi! Voilà exactement le type de démarche collaborative et d’attitude positive qu’il nous faut ranimer aujourd’hui pour changer notre mode de vie, cesser de gaspiller et abandonner une fois pour toutes nos habitudes dévastatrices pour la planète.
Nous savons ce qu’il y a à faire, et plusieurs collectivités, municipalités et provinces ont déjà commencé à faire des choix et à adopter des mesures visant à réduire notre empreinte écologique et à conserver – voire bonifier – la biodiversité de la planète. Le Rapport Planète Vivante du WWF et la communauté scientifique indiquent la voie à suivre pour changer les choses. De fait, la recherche démontre que nous avons en main les moyens nécessaires pour faire de nouveaux et de meilleurs investissements. Il ne tient qu’à nous de choisir une autre manière de vivre, de faire des affaires et d’administrer un pays.

Passage d'un le train léger alimenté par l'électricité éolienne © Michael Buckley / WWF-Canada
Passage d’un train léger alimenté par l’électricité éolienne
© Michael Buckley / WWF-Canada

Nous avons su faire de meilleurs choix dans le passé, nous savons également en faire maintenant, et rien ne nous empêche – au contraire – d’en faire à l’avenir. Commençons par admettre que nous sommes confrontés à un problème de taille. Le Rapport Planète Vivante nous dresse un portrait très clair de la situation, des enjeux auxquels nous faisons face, et du travail à faire pour bâtir ce monde où l’homme pourra vivre en harmonie avec la nature.
Nous avons tous un rôle à jouer, et j’espère que vous prendrez le temps de lire notre Rapport Planète Vivante au wwf.ca/rapportpv, et que vous écouterez l’entrevue que j’ai accordée dans le cadre de l’émission CBC’s As It Happens ou celle que Marie-Claude Lemieux, directrice pour le Québec, a accordée à Radio-Canada.