Nouveau-Brunswick: un nouveau rapport pourra améliorer l’état de santé des lacs et rivières

par Simon Mitchell, conseiller pour le fleuve Saint-Jean (N.-B.), Initiative Rivières vivantes
Au Nouveau-Brunswick et ailleurs, nous sommes en pleine saison de la fonte des glaces; ce moment de l’année, appelé « freshet », où l’on retrouve parmi les plus forts (et dangereux!) débits dans nos cours d’eau. Ces débits puissants ont des impacts sur les riverains, ainsi que sur l’environnement – à la fois bâti et naturel – qui entourent ces cours d’eau.
Avec ces rivières aussi fortes, on a du mal à imaginer que, dans quelques mois à peine, nous pourrions avoir du mal à nous adonner à des activités aquatiques en raison d’un manque d’eau! Ces niveaux d’eau, qui connaissent des variations saisonnières naturelles, ont une influence sur les habitats aquatiques et lacustres ainsi que sur les habitudes de reproduction ou de migration de plusieurs espèces, distribuent des semences et favorisent leur croissance, et permettent à nos lacs et rivières de fonctionner correctement. Ces aléas au sein des systèmes d’eau douce sont appelés « débits environnementaux ». Ils réfèrent à la quantité, à la qualité ainsi qu’à la temporalité du mouvement de l’eau requise dans un écosystème aquatique pour en maintenir tous les éléments, les fonctions et la résilience.

© Simon J. Mitchell
© Simon J. Mitchell

Les pressions exercées sur nos ressources hydriques, par le développement industriel par exemple, sont susceptibles de poser des risques irréversibles sur les écosystèmes aquatiques. Afin de prendre des décisions appropriées concernant le développement, nous devons nous baser sur une bonne compréhension scientifique des changements dans le débit de l’eau et de ses effets sur les conditions écologiques de l’écosystème.
C’est ainsi que l’Institut de l’énergie du Nouveau-Brunswick recommande au gouvernement de la province qu’il développe des normes pour des débits durables, sur la base d’un nouveau rapport du Canadian Rivers Institute (en anglais). En particulier, il est recommandé d’appliquer le modèle Ecological Limits of Hydrological Alteration (ELOHA), soit celui des limites écologiques aux altérations hydrologiques. Il s’agit du modèle le plus exhaustif et approprié aux débits environnementaux, qui tient en compte non seulement les besoins écologiques des systèmes aquatiques, mais aussi l’importance croissante de la valeur culturelle des rivières, et donc le besoin de les protéger.

Fort débit sur la rivière St-Jean © Simon J. Mitchell
Fort débit sur le fleuve St-Jean © Simon J. Mitchell

En rassemblant les données détenues par la province avec celles de programmes de suivi récurrents, et avec une approche de gestion adaptée, nous pourrons gérer de manière efficace et efficiente nos ressources en eau via l’approche ELOHA. Cela viendra compléter le régime actuel de gestion de l’eau, et garantir que nous ayons accès à des eaux en santé dans le futur, afin que nous puissions équilibrer les besoins de la nature, des humains et de l’économie.