Se souvenir et protéger nos adorables bélugas

J’ai découvert ces quelques derniers mois que le béluga est le cétacé préféré de bien des membres de l’équipe du WWF-Canada.
Qu’est-ce qui lui vaut cette affection quasi unanime, me direz-vous? Est-ce son vaste répertoire vocal qui lui a valu le surnom de canari des mers? Ou peut-être à cause de ses particularités parfois étonnantes, toujours attachantes? Sa belle peau blanche et son sourire? Allez savoir! Reste que ce cousin du narval a fait son chemin dans le cœur de bien des enfants qui se sont sensibilisés à l’enjeu de la protection des espèces et qui, devenus grands, apportent un nouveau souffle à la volonté de protéger notre petite baleine blanche.

Béluga (Delphinapterus leucas) dans l’océan Arctique. © Kevin Schafer / WWF-Canon
Béluga (Delphinapterus leucas) dans l’océan Arctique. © Kevin Schafer / WWF-Canon

Car il faut bien le dire, le béluga que l’on a tant de plaisir à observer est en bien mauvaise posture, et certaines populations affichent un inquiétant déclin. Le WWF-Canada a donc décidé de dédier cette semaine au béluga – espèce grégaire s’il en est –, afin de sensibiliser la population citoyenne aux menaces qui pèsent sur ses populations et ranimer la flamme de notre affection pour ce canari des mers qui a bien besoin de notre aide.
Le béluga est essentiellement associé à l’Arctique et de fait, il passe la plupart de son temps dans les eaux arctiques où règne la banquise. À l’instar de la majorité des espèces arctiques dépendantes de cet écosystème, le béluga souffre du recul des glaces causé par le réchauffement planétaire. Il doit s’adapter aux bouleversements de son écosystème vital, et notamment à l’arrivée dans son aire de répartition d’un nouveau prédateur – l’épaulard – et aux pressions croissantes qu’exerce le rapide développement industriel du Nord. Si cette population arctique est actuellement assez stable, les menaces qui pèsent sur elle rendent son déclin imminent. Voilà une raison supplémentaire de nous engager véritablement sur la voie d’une réduction de nos émissions de gaz à effet de serre. D’ici que nos gouvernements – fédéral et provinciaux – prennent les engagements que nous attendons d’eux en ce sens, le WWF-Canada poursuivra ses programmes de recherche et de surveillance de la population de bélugas de l’Arctique afin d’étayer ses appels à la protection des régions où ces baleines pourront s’adapter et survivre.

Bélugas (Delphinapterus leucas) pris dans un trou dans la glace, trop loin des eaux libres, Haut-Arctique canadien. © naturepl.com / Sue Flood / WWF
Bélugas (Delphinapterus leucas) pris dans un trou dans la glace, trop loin des eaux libres, Haut-Arctique canadien. © naturepl.com / Sue Flood / WWF

L’on sait évidemment que certaines populations de bélugas ont élu domicile au sud de l’Arctique, et notamment dans l’estuaire du Saint-Laurent, où l’eau douce en provenance des Grands Lacs rejoint l’eau salée de l’Atlantique. Ce couloir maritime extrêmement industrialisé a cependant eu de graves répercussions sur les bélugas, dont la population autrefois très dense – près de 10 000 – a chuté à moins de 900! La sous-population des bélugas du Saint-Laurent s’est récemment vu attribuer le triste statut d’espèce en voie de disparition par le COSEPAC, et il faudra mener encore bien des recherches pour retracer et protéger leur lieu d’hivernage, à ce jour inconnu.
Nous sommes évidemment plutôt inquiets du sort qui guette cette sous-population, mais nous nous réjouissons néanmoins de la petite victoire arrachée l’hiver dernier lorsque les plans du projet de port pétrolier à Cacouna ont été rejetés afin de protéger un habitat que l’on savait essentiel pour les mamans bélugas et leurs petits.
Pour l’heure, notre canari des mers peut continuer de nager librement dans la mer. Mais les pressions du développement industriel ne s’allégeront pas, bien au contraire elles continueront de peser sur la santé et le bien-être du béluga. Et le WWF-Canada continuera de prendre sa défense, de réclamer la protection de son habitat et d’exiger une réglementation plus stricte en matière de protection des espèces en péril au Canada.
Cette récente décision en faveur du béluga au Québec doit nous rappeler l’importance de préserver notre monde et ses innombrables richesses, dont cette souriante baleine.
Et si le chant du canari des mers était, à l’instar de celui du canari des mines, l’appel à agir sans tarder pour sa protection et celle de son habitat?
Je vous invite à terminer la semaine avec nous et avec le béluga, dont nous explorerons la vie et dévoilerons quelques traits bien intéressants. Pour tout savoir sur le béluga, allez faire un tour au wwf.ca/lebeluga
Notre travail de conservation du béluga dépend de votre soutien. Faites un don maintenant ou commandez une trousse d’adoption symbolique pour nous aider à les protéger.