Trois raisons d’éliminer le fuel lourd du transport maritime en Arctique

Les gros navires transportant des bateaux, les pétroliers et les bateaux de croisière utilisent pour la plupart des carburants lourds comme le fuel (FOL), un des combustibles les plus sales et polluants. Dans tout l’Arctique, ces bateaux représentent seulement 28 % des navires, mais ils consomment 75 % des combustibles utilisés annuellement dans la région.
Le FOL n’a pas sa place dans une économie à faible émission de carbone et un encore plus petit rôle en Arctique canadien lorsque des alternatives telles que le diesel et le gaz naturel liquéfié (GNL) sont disponibles.

Navire de ravitaillement, Clyde River, Nunavut, Canada. © Peter Ewins / WWF-Canada

Le WWF a récemment publié une étude sur ces alternatives (en anglais seulement) qui révèle que la meilleure option à long terme pour le transport est le GNL si ce dernier provient de sources durables, à la fois d’un point de vue économique qu’environnemental.
Alors que le Canada pourrait suivre l’exemple de la Norvège et éliminer le FOL des côtes arctiques, il se présente une réelle opportunité de s’attaquer au transport dans les eaux arctiques du pays. Le conseil arctique PAME, Protection de l’environnement marin arctique, se rencontrera au début du mois de février et en sa qualité de président, le Canada joue un rôle crucial dans le développement de l’agenda et des recommandations.
Le PAME continue ses études sur le FOL et fournit d’excellentes analyses scientifiques. Mais il est maintenant temps de passer à l’action. Les études démontrent clairement que le FOL est dommageable et qu’il doit être exclu d’utilisation. Le Canada peut faire ses marques dès maintenant en coordonnant les états arctiques sur cet enjeu urgent et d’importance afin d’enlever la triple menace que subit l’Arctique par le FOL.
Voici pourquoi :
Les déversements
S’il y a un accident, voire un déversement, le FOL sera impossible à nettoyer. Ce dernier s’émulsifie dans l’eau, alors que les combustibles plus légers comme le diesel s’évaporent. Cela signifie que son volume total augmente rapidement en quelques jours et se propage à travers toute la colonne d’eau.
En ajoutant sa viscosité et sa tendance à couler et coller tout ce qu’il touche, les efforts de nettoyage deviennent insurmontables. Les propriétés visqueuses sont particulièrement dangereuses pour les oiseaux de mer et les animaux à fourrure comme l’ours polaire, les entraînant à l’hypothermie ou à la mort.
L’Arctique se démarque des autres régions de par son éventail moins large en diversité d’espèces. Aussi, les espèces qui y vivent ont une croissance moyenne plus lente ainsi que des taux de reproduction plus bas. Ainsi, les déversements en Arctique peuvent avoir des effets à plus long terme que dans les autres régions climatiques. À titre d’exemple, les années de nuisances et de conséquences néfastes suite à la catastrophe de l’Exxon Valdez, où les conditions arctiques ont exacerbé chaque aspect de cet accident.
La suie
Il y a de forts niveaux de suie et de matière particulaire lorsque le FOL est brûlé dans les moteurs des navires, beaucoup plus que les alternatives comme le diesel et le gaz naturel liquéfié. Les effets sur l’humain et certains animaux comme certains types de cancer sont maintenant bien documentés.
Changements climatiques
Le carbone noir, reconnu pour affecter le climat, fait partie des émissions atmosphériques provenant du FOL. Ces particules absorbent les rayons du soleil et réchauffent l’atmosphère en réduisant les effets de refroidissement lorsqu’ils se déposent sur la neige ou la glace.
Le WWF travaille à sécuriser l’élimination du FOL afin de protéger les gens et la nature qui dépendent de l’écosystème marin arctique. Vous pouvez soutenir notre travail en donnant à la campagne Habitat arctique. En donnant avant le 31 mars 2016, vous doublez votre impact grâce à un donateur anonyme qui égalera votre don jusqu’à un maximum de 137 000 $. Donnez dès maintenant!