Des actions concrètes attendues pour les rejets de phosphore dans le lac Érié

Par Rebecca Dolson
La qualité de l’eau du lac Érié a considérablement diminué dans la dernière décennie. L’enjeu le plus préoccupant présentement est l’augmentation de la prolifération d’algues nuisibles (nombre et taille), causée en grande partie par une quantité excessive de phosphore dans le lac.

aglae-blooms-600x400
Efflorescence algale dans le lac Érié, 28 juillet 2015. © NASA Earth Observatory

La piètre qualité des eaux met en danger notre santé, notre approvisionnement en eau potable ainsi que toute la communauté aquatique, particulièrement lorsqu’il s’agit de prolifération d’algues nuisibles. Récemment, les États-Unis et le Canada se sont entendus sur des cibles binationales de réduction des déversements de phosphore dans les bassins ouest et central du lac Érié, dans le cadre de l’Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs (l’Accord). C’est une première étape positive menant vers un lac Érié propre et en santé.
Avec un collectif composé d’organisations environnementales américaines et canadiennes, le WWF-Canada a contribué au développement final de cet accord, fin 2015, en fournissant des recommandations concernant les cibles binationales proposées.
Mais le vrai travail commence maintenant. La prochaine étape en vue d’améliorer la santé du lac Érié sera la création et l’amélioration de ce que l’on appelle les plans d’action nationaux. Ces plans guideront les États-Unis et le Canada dans l’atteinte des cibles de réduction des déversements de phosphore fixées. Le développement et la mise en œuvre de ces plans d’action aideront à l’amélioration de l’état de santé du lac Érié, qui deviendra probablement la plus grande réussite en conservation de la région des Grands Lacs dans la dernière décennie.
Améliorer la santé du lac Érié fait partie des objectifs du WWF-Canada de voir tous nos cours d’eau en bonne santé d’ici 2025. Cet objectif inclut le fait de savoir quel est l’état de santé de nos cours d’eau, à l’échelle nationale, mais aussi de connaître les menaces auxquelles ils sont confrontés. Le sous-bassin versant du nord du lac Érié a été évalué à moyen quant à la qualité de ses eaux dans le dernier Rapport sur les bassins versants du WWF. Ce qui est le plus inquiétant lorsque l’on regarde les résultats du bassin de l’ouest du lac Érié est la quantité de phosphore. En effet, les niveaux excèdent les recommandations dans 70 % des échantillons entre 2008 et 2012.
Ce rapport confirme les conclusions du sous-comité sur les éléments nutritifs de l’Accord qui stipule que le développement des plans d’action nationaux devrait être axé sur des actions immédiates dans les cours d’eau prioritaires du bassin de l’ouest du lac Érié, tel que la rivière Thames en Ontario.
Établir des cibles et prendre des mesures concrètes pour réduire les déversements de phosphore améliorera la santé du lac Érié, mais aussi de tous ses tributaires.
Cependant, une partie du lac a été mise de côté. Les cibles s’appliquent aux bassins ouest et central du lac Érié, mais l’accord ne cible pas encore le bassin de l’est, puisque l’on attend que des recherches plus poussées soient conduites. Or, ces cibles se doivent d’être établies pour se diriger vers une réelle amélioration.
Le phosphore constitue une excellente mesure pour la qualité de l’eau. C’est un élément nutritif que l’on retrouve dans les systèmes naturels d’eau douce, mais l’équilibre est fragile : trop de phosphore peut engendrer la prolifération d’algues toxiques, ce qui devient dangereux pour l’approvisionnement en eau potable et pour la santé de la chaîne alimentaire tout entière. Se fixer un objectif de réduction de la quantité de phosphore qui entre dans le lac Érié aidera à le conserver en bonne santé.