Moment décisif pour le bassin versant des Grands Lacs

Beaucoup repose sur cette première rencontre du Conseil de protection des Grands Lacs qui aura lieu demain. L’avenir d’environ 18 % des ressources d’eau douce de la planète est en jeu. C’est pourquoi le WWF-Canada prend très au sérieux le rôle qu’il à jouer dans ce conseil.
Nous vivons sur un gigantesque territoire aux richesses naturelles étonnantes et nombreuses. Nos écosystèmes sont impressionnants à maints égards. Un des plus manifestes est  celui des Grands Lacs, un écosystème qui s’étend tant au Canada qu’aux États-Unis et dont le rôle est d’une importance mondiale.
Avec des milliers de tributaires l’alimentant, les Grands Lacs forment le plus grand écosystème d’eau douce de la planète. Les lacs immenses qui le constituent et qui peuvent être vus de l’espace représentent environ 18 % des ressources d’eau douce mondiale. Ce bassin versant s’étale sur presque toute la largeur de l’Ontario et s’épand vers le sud dans le territoire américain.

A young boy standing on the shores of Lake Ontario, looks toward the skyline of Toronto after building a sandcastle, Mississauga, Ontario, Canada.
Jeune garçon sur les rives du lac Ontario regardant l’horizon après avoir construit un château de sable, Mississauga, Ontario, Canada. © Frank PARHIZGAR – WWF-Canada

Plus de 30 millions de personnes vivent à l’intérieur du bassin versant des Grands Lacs : 1/3 des Canadiens et 1/10 des Américains. Cette région, c’est le cœur industriel nord-américain mais aussi une zone agricole importante. Le bassin versant rapporte des milliards de dollars en commerce, transport, manufactures, pêches, foresterie, agriculture, activités minières, énergies et tourisme.
En plus des millions d’êtres humains qui mangent, dorment, travaillent et jouent à l’intérieur et autour des Grands Lacs, cette région est aussi le refuge d’espèces telles que l’orignal, le loup, l’aigle chauve, le huard et quelque 250 espèces de poissons. On y retrouve aussi quatre réserves de biosphères de l’UNESCO.
Lorsque nous réalisons tout ce que le bassin versant des Grands lacs nous procure, il devient clair que notre relation avec ce dernier est plutôt dysfonctionnelle et entachée par une longue histoire de négligence et de mauvaise gestion. Ce qui fait que nous nous retrouvons actuellement devant la situation suivante : les Grands Lacs sont parmi les bassins versants les plus menacés au pays. Dans les rapports sur les bassins versants du WWF, nous pouvons constater que la pollution, la surconsommation d’eau, les espèces envahissantes et la fragmentation des habitats menacent tous la santé du bassin versant des Grands Lacs.
Parmi les réalités observées dans les Grands Lacs, il y a la prolifération d’algues toxiques dans le lac Érié, plus intense que jamais, qui contamine les populations de poissons, augmente la température de l’eau et la propagation d’espèces envahissantes. Dans nos rapports sur les bassins versant, nous pouvons lire que la qualité de l’eau en général y est seulement évaluée à moyenne, et qu’elle est évaluée à faible à plusieurs endroits.

Canoeists paddle on an Algonquin Provincial Park lake, Ontario, Canada.
Canoéistes qui pagaient sur un lac dans le Parc provincial Algonquin, Ontario, Canada. © Frank PARHIZGAR – WWF-Canada

Les choses doivent changer, et rapidement. L’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur la protection des Grands Lacs est une bonne nouvelle et un grand pas en avant. Le WWF a participé activement au processus afin de s’assurer que la loi soit assez robuste pour protéger les Grands Lacs. Pour ainsi aller de l’avant, le WWF est heureux de pouvoir participer à la rencontre inaugurale du Conseil de protection des Grands Lacs qui aura lieu le 22 mars. Cette rencontre permettra aux participants de discuter des priorités et des façons de restaurer les Grands Lacs.
Avec la prédiction des scientifiques voulant que nous sommes sur le point de franchir un point de non-retour pour le rétablissement de l’écosystème du bassin des Grands Lacs, les prochaines années sont cruciales et nous devons agir. Peut-être n’aurons-nous pas de deuxième chance. Les gestes que nous mettons en place aujourd’hui, les cibles que nous fixons pour la réduction de la pollution et des autres menaces prépareront la manière dont les prochaines générations cohabiteront avec les Grands Lacs.
Le WWF se réjouit de contribuer à ces importantes discussions parce que nous croyons que tous les citoyens méritent de profiter des bienfaits d’un écosystème en santé.