Le WWF exige l’interdiction des carburants les plus polluants lors d’une rencontre internationale

La volonté d’éliminer l’utilisation du mazout lourd (HFO) par les navires en Arctique a fait un pas en avant la semaine dernière à Londres, quand l’organe de réglementation de l’industrie mondiale du transport maritime, l’Organisation maritime internationale (OMI) a pris connaissance des arguments du WWF et des autres organisations environnementales à propos des dangers, risques et impacts de l’utilisation de ce carburant toxique.

An oil tanker, Prince William Sound, Alaska, United States.
Pétrolier dans le détroit Prince William, Alaska, États-Unis. © Scott Dickerson / WWF-US

Une soumission officielle (PDF en anglais) sur les besoins éventuels en études et analyses scientifiques, préparée par le WWF, les Amis de la terre international, Pacific Environment et Clean Shipping Coalition a été présentée au Comité de protection du milieu marin (CPMM) et a été reçue positivement.
Les représentants des gouvernements de la Norvège, de la France, de la Suède et du Canada se sont mis d’accord sur le travail qui doit être fait par le CPMM sur ce qu’ils appellent un « enjeu important ». Les représentants du Canada ont remercié le WWF et ses collaborateurs pour le document et se sont engagés à travailler avec les partenaires en Arctique pour éliminer les risques liés au mazout lourd dans cette région.
La Russie fût la seule voix dissidente, signalant la toxicité des carburants plus légers comme le diésel lors de déversement. Parce qu’ils ont aussi tendance à demeurer dans la colonne d’eau et ainsi causer des dégâts, l’argument russe a servi de preuve en faveur d’un passage des carburants comme le diésel et le mazout vers des carburants plus propres comme le gaz naturel liquéfié (GNL), qui dégage moins d’émissions et a des incidences minimales en cas de déversements. Le WWF a récemment étudié cette option de remplacement, et souligne le risque amoindri lié à l’utilisation de sources durables de GNL.
La rencontre de la semaine dernière est une réussite, puisqu’elle a su mettre la question des HFO à l’agenda de l’Organisation maritime internationale (OMI) et ouvrir la voie pour le futur travail à accomplir. En réalité, la santé humaine, le bien-être des communautés et le système climatique ne peuvent se permettre d’attendre plus longtemps.

Supply ships in the Inuit community of Clyde River (also known as Kangiqtugaapik), Baffin Island, Nunavut, Canada.
Bateaux de ravitaillement dans la communauté inuite de Clyde River (Kangiqtugaapik), île de Baffin, Nunavut, Canada. © Peter Ewins / WWF-Canada

Cela fait plus de six ans que l’on reconnaît les déversements accidentels de pétrole comme la menace la plus importante pour l’environnement marin arctique et cinq ans que l’OMI a examiné pour la première fois la question des HFO.
Il est inacceptable de voir à quel point les négociations internationales se font au ralenti, comme lors des discussions sur le climat à l’ONU. À Londres, une citation de Winston Churchill m’est venue en tête : « Parfois, faire de son mieux n’est pas suffisant. Il faut faire ce qui est nécessaire. » L’OMI fait peut-être de son mieux, mais ce n’est clairement pas ce qui est nécessaire lorsqu’il est question des combustibles polluants.
Avec ses partenaires, le WWF demande l’élimination des HFO d’ici 2020, et nous continuerons à travailler au niveau national, corporatif et international afin d’accéder à cette importante protection pour les écosystèmes, les communautés et les espèces de l’Arctique.