Réflexions sur la santé de l’eau douce au Canada – ce que nous apprennent les poissons

Le WWF-Canada a déjà franchi le quart du chemin qui mènera à l’évaluation de l’état de santé de toutes les ressources en eau douce au Canada d’ici 2017. Nous prenons le pouls des grands bassins hydrographiques – débits, qualité de l’eau, santé et populations de poissons et espèces benthiques. Le Fonds mondial pour la nature a fait de juillet le mois de l’eau et des gens, et de nombreux blogues ont traité des tendances générales observées en ce qui a trait à la santé des lacs et cours d’eau, et au débit de l’eau. Le sujet d’aujourd’hui : comment établir le bilan de santé d’un cours d’eau à partir des poissons qui l’habitent.

Saumon rouge (Oncorhynchus nerka), durant la migration annuelle dans la rivière Adams, en Colombie-Britannique. © Garth Lenz / WWF-Canada
Saumon rouge (Oncorhynchus nerka), durant la migration annuelle dans la rivière Adams, en Colombie-Britannique. © Garth Lenz / WWF-Canada

Il est difficile d’imaginer de l’eau sans des poissons. En effet, prédateurs au haut de la chaîne alimentaire, les poissons sont essentiels à la vitalité de l’ensemble de cette chaîne alimentaire dans les écosystèmes d’eau douce. Alors, quelle information les poissons nous donnent-ils sur la santé de l’eau? Au Canada, l’information la plus accessible au sujet des poissons consiste en des listes indiquant la présence ou l’absence de telle ou telle espèce. Il faut donc consulter ces listes périodiquement pour vérifier s’il y a déclin des populations de poissons indigènes. Si le nombre de poissons indigènes diminue dans un cours d’eau donné, c’est signe que l’état de santé général des populations de poissons se détériore.
Nous avons constaté avec plaisir que les espèces indigènes de poissons sont toujours présentes dans les bassins hydrographiques d’eau douce évalués à ce jour au Canada. Les données sur certains bassins sont insuffisantes, mais la majorité des bassins évalués ont produit de bons scores, ce qui signifie que les espèces indigènes de poissons se portent assez bien.
FHA_Fish_Scores_basins_06052014-1024x791
Bien sûr, la situation n’est pas rose à tous égards. D’abord, nous ne constatons que la présence ou l’absence d’une espèce – le saumon, par exemple – dans un cours d’eau, et non si le nombre de poissons a diminué. Ensuite, les données de surveillance disponibles tendent à s’intéresser davantage aux espèces commerciales ou récréatives, et non aux espèces qui sont importantes pour l’écosystème. Enfin, de nombreuses espèces commerciales et récréatives sont ensemencées, et l’on ne peut donc pas déterminer si ces populations sont réellement en santé ou si elles sont présentes parce qu’on les a implantées dans le cours d’eau. Nous espérons arriver à mieux décortiquer cette information dans l’avenir, mais en attendant, nous sommes heureux de constater que les populations d’espèces indigènes se maintiennent.
Toute méthodologie, aussi valable soit-elle, n’est pertinente que si des données sont disponibles. C’est ce qui donne tout leur pesant d’or aux données entièrement accessibles des banques de données sur les poissons de la Colombie-Britannique,de l’Alberta et de l’Ontario, qui sont d’une extrême importance pour nous comme pour tous les organismes de protection de l’eau. C’est en effet grâce au partage de ces données que nous pourrons dresser un portrait de l’état de santé des populations de poissons à travers le Canada.
Nous continuons de travailler d’arrache-pied pour atteindre notre objectif d’évaluation de tous les cours d’eau du Canada d’ici 2017. Restez en contact pour suivre l’évolution de ce dossier passionnant!